L’avenue André Bonnin, espace public, axe de communication
A Chantepie, La ZAC de Saint Melaine se situe le long d’une route et comprend son aménagement. Il s’agit de l’avenue André Bonnin, axe principal de la ville baptisé du nom d’un ancien maire (1977-1994) qui s’impliqua avec passion dans l’urbanisation de sa commune.
On oublie souvent que les routes aussi font partie de l’espace public et qu’elles sont peut-être le premier endroit où s’exprime la liberté d’aller et venir qui figure dans la déclaration européenne de sauvegarde des droits de l’homme du 4 novembre 1950. Leur aménagement doit tenir compte de cette dimension démocratique. Tous les usages de la liberté d’aller et venir, tous les modes de déplacement doivent être traités dans le respect des principes républicains : liberté, égalité, fraternité.
Une route, une rue a plusieurs caractères : elle dessert, elle éloigne, elle accueille, elle anime, elle attire, c’est l’image qu’entend se donner la ville. La rue apporte le mouvement et la vie à un quartier, plus spécialement encore dans les villages qui se sont développés le long d’une voie, comme à Chantepie.
La route a longtemps été traitée uniquement comme un axe de déplacement qui aurait comme seul objet de relier des quartiers. C’est oublier sa fonction sociale : une route est appropriable par les habitants parce que c’est un lieu d’animation au sein d’une ville. Elle favorise la rencontre, la communication entre les personnes : on parle bien d’ « axe de communication ». En effet, comment ne pas échapper, en sortant de l’école ou en allant à la boulangerie, à cet ami du quartier dont on a toujours plaisir à prendre des nouvelles. D’ailleurs, s’il est vrai que la communication est plus facile entre piétons ou cyclistes, on ne peut pas dire qu’elle est totalement absente de la conduite automobile : coups de klaxon, accélérations, freinages, occupation de la voirie sont autant de signes que l’on interprète facilement.
J.F. Augoyard résume ainsi la situation : « il faut concevoir des espaces qui offrent le maximum d'usages possibles, qui permettent l'appropriation et sa dynamique ».
Relier des quartiers, créer un parvis, donner une image, tels peuvent être les objectifs que remplissent de façon alternative ou simultanée les aménagements. Ce rééquilibrage peut être rendu possible par le rééquilibrage de la voirie.